I- Les tropismes

 

1.1 Définition.

Lorsqu'un être vivant subit l'action d'un facteur externe et y répond par des mouvements directionnels (croissance ou locomotion), on parle de tropisme

1.2 Le phototropisme.

Lorsqu'un être vivant subit l'action d'un facteur externe et y répond par des mouvements de croissance ou de locomotion, on parle de tropisme; lorsque le facteur externe est la lumière, on parle de phototropisme.

Le phototropisme des végétaux

La plupart des végétaux à port dressé, lorsqu'ils sont soumis à un éclairement latéral, incurvent leurs organes aériens vers la source de lumière. Un tel phototropisme positif se rencontre, le plus souvent, au niveau des hypocotyles, des tiges, des pétioles et, plus particulièrement, chez le coléoptile (pousse de plantules) des graminées. De tous les phénomènes de tropisme, le phototropisme est celui qui a été le plus étudié, mais son explication a évolué au cours du temps.


De la découverte à la définition du phototropisme

Vers 1832, A.-P. de Candolle, ainsi que ses contemporains botanistes, pensait que les réactions des végétaux
à la lumière dépendaient d'un "besoin de lumière".
Ils avaient néanmoins admis, intuitivement, le phototropisme végétal comme étant une "réaction de croissance différentielle".

En 1880, Charles Darwin et l'un de ses fils, Francis, réussirent à démontrer, par une série d'expériences sur le coléoptile d'une graminée, que le stimulus était reçu par l'extrémité apicale (l'apex), alors que la région de réponse et de courbure était située plus bas. Reprenant les mêmes expériences, W. Rothert montra, en 1891, que les plantes dont l'extrémité a été encapuchonnée présentaient une faible courbure: la partie basale est donc capable de détecter la lumière, mais elle est beaucoup moins sensible que l'apex.

C'est en 1914 que A.H. Blaauw définit le phototropisme comme une "différence de croissance" entre les deux faces d'un organe en développement. Des travaux ultérieurs ont montré que le phénomène comporte les étapes suivantes - valables pour tous les tropismes: la perception de l'information apportée par le stimulus provoquant une modification chimique ou physique d'un récepteur; la transduction de l'information, série d'événements induits par la modification du récepteur et qui conduisent à une réponse physiologique - en trois phases pour le phototropisme: l'élaboration d'un vecteur chimique, la transmission de l'information à l'apex (avec un délai de latence, dit temps de réaction) et la capture de l'information par des cellules cibles de la zone d'élongation; enfin, la troisième étape est la réponse physiologique elle-même, ou courbure phototropique.

Les plantes volubiles poussent selon le schéma suivant :

 

1.3 Le géotropisme.

Lorsqu'un être vivant subit l'action d'un facteur externe et y répond par des mouvements directionnels (croissance ou locomotion), on parle de tropisme; lorsque le facteur externe est la pesanteur, on parle de géotropisme.

Le géotropisme des végétaux

Le géotropisme est généralement positif pour les racines; on parle d'orthotropisme pour la tige principale, car en milieu parfaitement isotrope, elle tend à s'enfoncer verticalement, et de plagiotropisme pour les ramifications, qui poussent obliquement par rapport à la verticale.

Les mécanismes du géotropisme

Entre 1807 et 1811, T.A. Knight démontra, grâce à l'expérience de la roue, que la croissance des racines vers le bas et des tiges vers le haut est due à la pesanteur. Sur le bord d'une roue verticale, Knight attacha des plantules de moutarde: lorsque la roue tourne lentement, les effets de la pesanteur semblent annulés, et la plantule garde son orientation initiale; lorsqu'elle tourne rapidement, la racine prend la direction centrifuge, et la tige la direction centripète. Ainsi, la pesanteur agit bien en tant que force mécanique

De façon générale, s'agissant de la direction de croissance d'un organe végétal par rapport au sol, on parlera de géotropisme positif dans le cas où la racine se dirige vers le sol et de géotropisme négatif lorsque les tiges croissent en éloignant leur pointe du sol.

La réponse d'un végétal au géotropisme est donc une inégalité de croissance, phénomène mis en évidence par J. von Sachs en 1874 sur les radicelles, et par Charles et Francis Darwin un peu plus tard sur le coléoptile. La zone de réaction est la région d'élongation subterminale de l'organe. Toutefois, la réponse peut aller jusqu'à la reprise de l'élongation chez des organes arrivés au terme de leur croissance et qui peuvent s'incurver et obéir au géotropisme. Tel est le cas des graminées, qui, placées horizontalement, se redressent par reprise de l'auxèse (augmentation de la taille des cellules) au niveau des nœuds.

La zone de perception du stimulus est difficile à délimiter. Pour les jeunes radicules et les coléoptiles, la zone sensible est l'apex de l'organe; dans le cas des racines, le tissu sensible est la coiffe, comme pour le maïs. La zone de réponse n'est pas l'extrême pointe mais les quelques millimètres qui suivent. Pour les hypocotyles et les tiges, la zone de sensibilité se confond pratiquement avec la zone de réponse.

1.4 Les autres tropismes.

Chimiotropismes :

Le chimiotropisme est dû à une anisotropie d'ordre chimique. La croissance des racines est dans une certaine mesure dirigée par les inégalités de composition chimique du sol. Au niveau de la racine, dont le sommet est sensible, on constate que la répartition des électrolytes dans le milieu peut susciter, si la distribution est dissymétrique, des courbures positives (chimiotropisme positif) pour les anions et des courbures négatives (chimiotropisme négatif) pour les cations. De plus, les racines ont un chimiotropisme positif électif pour les molécules d'oxygène.

 

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